L’année 2020 a été particulièrement perturbante et déstabilisante pour la plupart d’entre nous. Nous nous sommes confrontés à un contexte sanitaire qui nous a obligé à ralentir, à sortir de l’automatisme.
Nous avons vu nos habitudes changer, nous n’avons pas pu faire tout ce que nous aurions aimé faire en temps habituel. Nous avons dû nous adapter aux diverses restrictions, faire preuve de courage et de patience pour intégrer cette réalité qui a pu nous sembler injuste et désagréable.
Le flot d’informations quotidiennes, les statistiques et notre réalité plus ou moins affectée mais surtout, tout ce que nous nous racontons dans notre tête ne nous permet pas de nous sentir en sécurité, de nous sentir bien et libres. Certains parlent de chaos, de destruction ou encore de fin du monde… arrêtons-nous là tant cela peut aller très loin quand on est prêt à se laisser embarquer.
En fin d’année 2019, j’avais publié un article « En 2020, je retrouve mon équilibre intérieur ! », je n’avais aucune idée de tout ce que nous allions traverser au cours de cette année mais il me semblait nécessaire de vous faire part de mes ressentis .
Voici un extrait qu’il me semble intéressant de reprendre et qui reflète bien la situation que nous avons affrontée :
« Lorsque quelque chose ne se passe pas comme nous le souhaitons, nous entrons dans un cercle de stress, de chaos, de tourment, de douleur. Très souvent, nous percevons nos vies comme quelque chose de difficile, de compliqué.
Cela a-t-il du sens de nier la réalité ? Non, elle est telle qu’elle est et cela ne sert à rien de vouloir la modifier. Si nous ne l’acceptons pas dans son intégralité nous sommes condamnés au malheur et à l’insatisfaction.
Pourquoi avons-nous autant de mal à accepter notre vie telle qu’elle se présente ? Pourquoi croyons-nous que ce qui nous arrive n’est pas bon ?
Je vous invite à analyser et à observer tout ce que vous avez vécu jusqu’à présent : d’où vient cette croyance que votre vie ou que cette personne n’est pas bien ? Si vous observez avec attention, tout est une question de croyance.
Si nous avons des difficultés à accepter le monde dans lequel nous vivons, c’est parce que nous sommes conditionnés par une série d’appréciations qui nous font juger et questionner sur tout ce qui nous entoure. La société a tout organisé pour dominer, contrôler nos vies et notre manière de voir les choses.»
Vous allez me dire que dans la pratique il n’est pas simple de faire face à tout ce malheur et à toute cette injustice. Je vous répondrais : « Sortez de votre rôle de victime ». Mes propos vous paraîtront peut-être durs ou démunis de tout sens. Sachez que vous, moi, chacun d’entre nous avons le pouvoir de faire de notre vie un vrai chef d’œuvre ou le pire des enfers.
Il est temps de nous responsabiliser et de comprendre que rien ni personne, et même pas un virus, ne peut nous rendre malheureux (malgré les pertes que nous aurions pu avoir). Nous sommes ce que nous pensons et nous nous laissons mener par le bout du nez par « notre égo », par notre identification à des biens matériels, à des étiquettes, à des personnes, à des statuts ou encore aux informations de la presse.
Il est temps de nous réveiller, d’amener un peu de conscience dans nos vies, de commencer à vivre et à comprendre que nous sommes les artisans de notre vie et que nous sommes capables de changer notre réalité si elle ne nous convient plus. Nous avons le pouvoir ici et maintenant de nous sentir en paix et en sécurité !
L’ego est le pilier de toutes nos souffrances, il pollue notre vie avec des pensées qui ne nous font que du mal car nous vivons identifiés à notre petit moi, à cette partie de nous qui s’identifie avec le « Je » et le « Moi ».
Pourquoi suis-je dans ce monde pourri ? Pourquoi dois-je faire face à cette pandémie ? Si j’avais pu naître dans une autre époque ? Pourquoi ai-je perdu mon travail ? Pourquoi moi ? … L’ego, cette petite bête dans nos têtes ne nous fait voir que du mal, de la douleur. Il nous contamine et nous fait croire que les choses qui nous arrivent sont des punitions ou des injustices.
La situation actuelle n’est peut-être pas idéale, je vous l’accorde, mais je vous pose la question suivante : Avez-vous la capacité de changer les choses ? Si vous ne pouvez pas changer le fait d’être confiné, par exemple, acceptez-le! Ayez la sagesse de voir les choses telles qu’elles sont et vivez-les de la meilleure façon possible.
Cette année, je réitère et je renforce mes propos concernant l’égo, nos pensées et nos croyances. Si vous avez du mal à me croire, ne me croyez pas, faites vous-mêmes vos propres expériences.
Placez votre attention sur les manifestations de la vie qui en valent la peine : la lumière érotique d’un coucher de soleil en fin d’après-midi ; la danse de la pluie sur les toits ; la poudre d’or sur les arbres à l’aube, le sourire de vos enfants, l’odeur de votre café le matin et milles autres beautés qu’offre le monde non pollué par l’ego.
Et si vous arrivez vraiment à contempler toute cette beauté, « lui », le « moi » se calmera enfin. Libéré de son emprise, vous n’aurez plus ce besoin maladif que l’on vous considère, que l’on vous remarque, que l’on vous aime, que l’on vous reconnaisse, que l’on fasse attention à vous, que l’on dise que vous êtes belle, beau, brillante ou intelligent. Vous ne vous battrez plus pour imposer à tout prix votre point de vue. Vous ne chercherez plus le bonheur à l’extérieur. Vous saurez que quoi qu’il arrive, rien de cela ne dure.
La majorité des problèmes qui vous torturent aujourd’hui deviendront des banalités, des peccadilles. Même l’idée de votre propre mort ne vous rendra plus malade, puisque la petite bête dans votre tête n’en fera plus une obsession.
Alors, les pensées qui naitront dans votre esprit ne serviront qu’à une chose : vous faciliter la vie. Elles agiront comme un instrument, comme une précieuse information pour vous indiquer ce qui va et ne va pas et vous guider vers les solutions aux vrais problèmes ! Au lieu d’avoir votre mental rongé par l’ego, votre esprit sera libre et détaché.
Comment vous libérer efficacement de votre égo pas à pas ?
Le premier pas c’est l’attention : la seule solution pour effectuer le déclic et prendre de la hauteur.
Ayez conscience que la plupart du temps vos pensées et vos interprétations vous polluent votre esprit et vous font souffrir. Observez-les comme si cela ne vous appartenait pas, calmez votre esprit grâce à votre souffle, votre respiration est votre plus grande alliée. Revenez à votre corps et vous verrez qu’en vous concentrant sur autre chose que vos pensées, vous réussirez à calmer cette petite bête dans votre tête.
Le deuxième pas c’est d’amener votre attention sur vos sensations corporelles : l’oppression, les palpitations, les crispations, les contractions. Vous découvrez vos émotions là où se loge votre souffrance. Restez focalisé sur vos sensations et l’endroit du corps où elles se manifestent et elles vont s’estomper comme par magie : Vous lâchez le mental et vous vous concentrez sur autre chose que vos pensées, la souffrance s’atténue.
« En occident, nous concevons la magie comme l’art de créer des illusions. Pour les Tibétains, détruire les illusions est la forme la plus élevée de magie »[i].
Si vous voulez aller plus loin tentez l’expérience de la méditation ou de la contemplation tout simplement. Quand la conscience comprend à quel point nos pensées sont absurdes, nous sommes capables même de rire et de commencer à vivre véritablement.
« Bien entendu, pour que vous ayez raison, quelqu’un doit avoir tort. L’ego adore donc donner tort, puisque cela lui donne le droit d’avoir raison. Autrement dit, vous devez donner tort aux autres pour acquérir un sens plus fort d’identité » Eckart Tolle.
Être intelligent revient à amorcer la décroissance personnelle, à l’instant même où le petit moi « pète les plombs ». C’est très difficile car le petit moi ne veut rien savoir. Il veut se distinguer, gagner, se montrer, être reconnu, devenir le plus fort. Il veut être le plus brillant, le plus aimable, le plus savant, le plus beau, le plus habile…Celui qui mérite le plus d’être aimé… JAMAIS IL NE VOUDRAIT DECROITRE ! C’est contraire à sa nature.[ii]
Voilà pourquoi nous parlons tellement de croissance personnelle de nos jours. Nous vivons dans un monde malade du petit moi.
Vous vous croyez intelligent ? Il n’y a aucune forme d’intelligence dans votre ego. Observez vos pensées et votre façon de vous torturer avec des choses inutiles et futiles. 92% de nos peurs sont injustifiées et elles ne se concrétiseront jamais. L’intelligence est la capacité à être présent, attentif, relié ; d’être le véhicule de la vie, d’apprécier l’ici et le maintenant, de ressentir la vie qui circule en vous.
En 2021, je vous invite à relever le défi de ramener plus de conscience dans votre vie, de revenir à vous et de vous libérer de votre activité mentale-égotique. Seule l’activité mentale-conscience est capable de relever ce défi ; c’est l’intelligence à l’œuvre dans un esprit libre de son ego.
Découvrez en vous ce qui ne vieillit jamais. La capacité d’aimer, de contempler, de savourer, de donner, de créer, d’apprendre, de transmettre, d’aider…tout simplement de vivre sans identification, sans ego, sans illusion.
« La vraie valeur d’un homme se détermine en examinant dans quelle mesure et dans quel sens il est parvenu à se libérer du moi. » Albert Einstein
Si vous souhaitez aller plus loin, commencer un véritable travail de désintoxication de l’ego, je vous invite à me contacter pour étudier ensemble dans quelle mesure je peux vous accompagner dans cette aventure.
« Comme nous n’arrêtons pas de nous parler à nous-même, rien ne nous parle » Pema Chödrön
[i] Documentaire de Richard Kohn, Destroyer of illusions, The Secret World of a Tibetan Lama
[ii] Extrait du livre « On est foutu, on pense trop ! » de Serge Marquis