Depuis notre plus jeune âge, nous sommes « tous » conditionnés par le perfectionnisme. Agir de manière parfaite et selon les normes de nos parents, de la société, de nos enseignants, plus tard de nos amis et nos partenaires.
Nous avons tous besoin d’être acceptés, intégrés et aimés. Le problème est que nous cherchons systématiquement à être ou à devenir parfaits, comme si la personne que nous étions n’était pas suffisamment complète pour être considérée dans son intégralité.
Je ne suis pas en train de dire que nous ne devons pas changer ou améliorer certains aspects de notre personnalité ou de notre vie. L’évolution est un facteur commun à tous, et heureusement, nous avons tous la capacité de nous remettre en question, nous adapter et modifier ce qui nous empêche d’avancer.
Je voudrais juste que nous prenions conscience de l’importance de connaitre l’échec. Dans la vie, l’échec est inévitable : c’est même un aspect crucial de toute existence réussie. Si nous n’apprenons pas à échouer, on échoue à apprendre.
L’échec est souvent perçu comme quelque chose de négatif. Il n’en est rien. EINSTEIN disait ceci à ce propos : « Vous n’échouez jamais jusqu’à ce que vous arrêtiez d’essayer ».
Affronter les difficultés et prendre le risque d’échouer favorise la confiance en soi. L’échec nous rend plus forts et plus lucides.
On ne peut pas véritablement se connaitre soi-même, ni éprouver la solidité de nos attaches, si l’on n’a jamais franchi l’épreuve de l’adversité (1).
Nous avons tous le droit à l’erreur, à changer, à recommencer et à prendre des directions opposées. Ce qui nous empêche entre autre, de nous jeter à l’eau et de prendre des risques lorsque nous souhaitons débuter une nouvelle activité ou devenir auto-entrepreneur, c’est la peur.
« La plus grave erreur, c’est d’avoir peur de se tromper » – Elbert HUBBARD
Mais de quoi avons-nous peur exactement ?
La caractéristique principale du perfectionniste est la peur de l’échec. Son premier souci est de tomber, dévier, trébucher, s’écarter du but. Pour lui, la seule chose qui compte c’est d’atteindre son but.
Nous avons peur de ne pas être à la hauteur, d’être jugé, mal perçu, de ne pas être capable. La liste peut devenir interminable. Mais au moment de nous lancer dans une nouvelle expérience, nous avons surtout peur d’échouer.
Nous estimons que notre projet ou notre idée n’est pas suffisamment parfaite ou optimale pour nous permettre de réussir. De cette manière nous nous autocensurons et refusons de nous accorder l’opportunité d’essayer puisque nous oublions que nous avons le droit à l’erreur.
Dans la vie il n’y a pas de bons ou mauvais choix mais juste des opportunités avec des résultats différents.
La peur de faillir nous vaut bien des regrets parfois. Dans certains cas, nos décisions s’avèrent néfastes et irrévocables, comme le choix d’une carrière qui ne nous comble pas, une vie qui ne nous rend pas heureux.
Le perfectionnisme conduit à la procrastination et à la paralysie. Le perfectionniste remet à plus tard certaines tâches de manière temporaire (procrastination) ou définitive (paralysie). « Si je ne fais rien, je ne risque pas de rater mon coup ».
La quête de la perfection peut être maladive et amener à une vie remplie d’insatisfaction. Nous allons par exemple, passer des heures à préparer un dossier au travail sous le prétexte qu’il n’est pas « parfait » pour être diffusé, ou nous imposer des activités qui nous épuisent par peur de dire non et ne pas être « parfaits » pour nos amis ou notre famille.
La rigidité du perfectionniste tient, au moins en partie, à son besoin obsessionnel de tout contrôler. Pour le perfectionniste, le moyen le plus direct pour obtenir d’excellents résultats est d’atteindre la perfection.
Comment pouvons-nous nous soigner du perfectionnisme et de la peur d’échouer ?
Je vous invite à faire l’apprentissage de l’imperfection, à lâcher le contrôle et à vivre « l’optimalisme » selon la philosophie de Tal Ben-Shahar. Il s’agit de ne plus avoir peur d’être soi, de s’accepter tel que nous sommes et accorder plus de valeur au parcours qu’à la destination.
Essayer l’optimalisme, accepter l’imperfection, Se focaliser sur ses forces et capacités, s’accorder le droit à changer d’avis ou à revenir sur ce que nous pensions bons pour nous.
Nous sommes déjà complets et uniques malgré nos défauts et nous n’avons pas besoin d’adopter des masques ou de faire des concessions sur ce qui n’est pas en accord avec nos valeurs, juste par peur d’être rejetés. Paradoxalement, faire des détours pour éviter certaines émotions, c’est, diminuer ses chances d’être heureux.
Un perfectionniste mal adapté est un perfectionniste capable de s’adapter donc un bon candidat à l’optimalisme. Le perfectionniste refuse l’échec tandis que l’optimaliste l’accepte.
L’optimaliste sait que « dévier du parcours » n’est pas toujours négatif, cela peut l’entrainer à faire des choix, à tirer des leçons qui dans le cas contraire n’auraient peut-être pas été identifiées.
C’est notre façon de voir les choses qui fait du monde un enfer ou un paradis. « Oser, c’est perdre pied momentanément. Ne pas oser c’est se perdre soi-même ».
(1) Certaines phrases dans le but d’enrichir cet article ont été extraites du livre « L’apprentissage de l’imperfection » Thal Ben-Shahar